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Syrie, ce proche ailleurs

Syrie, ce proche ailleurs a été écrit au jour le jour. C’est pourtant un livre qui dépasse le temps ponctuel de sa rédaction : il exprime un temps long, celui du cri suspendu, celui d’une rébellion poétique sans fin devant l’infinie cruauté humaine. La révolution syrienne a débuté deux ans avant la rédaction de cet entrelacs de poèmes en prose et de chroniques. Un épilogue, rédigé quelques saisons plus tard, n’a pas eu d’autre préoccupation que ce combat contre le mal et le malheur. À aucun moment l’aurore ne se hasarde, il n’y a pas d’éclaircies, mais les mots portent en eux une telle énergie, à la fois révoltée et chantante, qu’ils sont intarissables de sons et de sens face aux événements prometteurs de cadavres. Il y a, dans la soif de révélation et de dénonciation, une obéissance au désir d’inscrire l’épaisseur du vivre à pleins poumons. Est perdu celui qui n’a plus ni joie ni larmes pour la poésie. Ce livre est écrit par la main d’une femme étrangère à la Syrie, ses mots soufflent sur l’incandescence d’une terre suppliciée, abandonnée de tous parce que soumise aux quatre coins du monde. Puisse le pouvoir des signes, soutenu par la réalité de l’écriture et par celle de la lecture, combattre la perdition et favoriser le salut.



Éditions L'Harmattan, collection « Création au féminin », novembre 2015.